Thérapie du couple et de la famille: l'abord systémique

 

L'approche systémique est utile et particulièrement utilisée pour la résolution des conflits conjugaux et familiaux.

 

Elle s'intéresse à la communication entre les êtres humains et leur écosystème. L'individu est pensé en relation avec son environnement. La communication se construit dans des interactions toujours situées dans une dynamique circulaire.

La famille est pensée comme un système qui a ses propres modes de fonctionnement. La théorie systémique postule que les problèmes trouvent leur origine dans les dysfonctionnements familiaux.

 

Le travail vise à provoquer des changements dans ces modes de fonctionnement afin que la famille puisse se développer de manière plus harmonieuse.

 

L'IDES (qui m'a formée) a développé une pratique originale à partir des prises en charge de familles au sein desquelles règne une grande violence (entre conjoints, sur les enfants, inceste...).

 

Dans le cadre d’entretiens avec toute la famille ou seulement une partie (selon les capacités de mobilisation de ses membres ou les objectifs de travail fixés), les problèmes sont abordés dans une dynamique transgénérationnelle, souvent à l'origine de transmission de traumatismes non réglés. Le thérapeute propose des hypothèses favorisant la pensée sur ces scénarii relationnels (et sur des sujets parfois impensables). Les dévoiler et travailler dessus permet de s'en dégager.

Mon approche en thérapie familiale (1)

 

Issue du courant Palo Alto et particulièrement des thérapies stratégiques, l'approche systémique a été introduite en France surtout dans les années 1980.

 

Autant en France qu'ailleurs dans le monde, elle a donné lieu à beaucoup de variations dans la manière de travailler, selon la personnalité du thérapeute, le type de familles rencontrées… et le «mixage» avec d'autres approches, comme par exemple l'approche psychanalytique alors très présente en France. La psychanalyse avait déjà de son côté proposé des thérapies familiales psychanalytiques, construites sur le postulat d'un inconscient familial groupal, et centrées sur l'analyse des fantasmes familiaux et des phénomènes de transfert.

 

Dans le modèle systémique, la communication se construit à travers des rapports réciproques, des actions et rétroactions où chaque comportement vient répondre à un autre pour à son tour en générer de nouveaux, dans une communication toujours en mouvement. Chaque information donnée a un effet sur celui qui la réceptionne. La réponse de l'interlocuteur contribue à donner sens au message. C'est pourquoi les interactions s'inscrivent dans une dynamique circulaire.

 

Le système familial a ses propres modes de fonctionnement, avec ses règles, ses valeurs, etc. Quand une famille ne peut alors évoluer dans un développement adapté à son contexte de vie, il existe une communication dysfonctionnelle, des conflits de valeurs, de loyautés, des mythes familiaux aliénants...

Ces dysfonctionnements familiaux entraînent une rigidification du système familial avec apparition fréquente de symptômes chez l'un de ses membres. Ce «porteur du symptôme» (l’individu qui pose problème), appelé patient désigné ou identifié, est en quelque sorte «victime» d’un mode de fonctionnement familial problématique, et occupe une position sacrificielle. Cette situation permet au système familial de maintenir son équilibre. La famille peut aussi se figer comme pour arrêter le temps lorsque des événements arrivent ou quand une étape de développement ne peut être franchie : par exemple quand la personne de référence décède ou tombe malade, quand un adolescent veut s'autonomiser...

 

Travailler «en famille» au changement de ces dysfonctionnements collectifs va permettre plus de souplesse dans le fonctionnement ou carrément de passer à un mode de fonctionnement radicalement différent. Cela permet aussi aux membres de la famille de prendre conscience que leur mode de communication et leur manière d'être ensemble génèrent beaucoup de problèmes.

Cela suppose que le thérapeute travaille en même temps avec les deux partenaires du couple ou avec tous les membres de la famille, en empathie avec chacun, de manière à éviter que le mieux-être du «patient identifié» ne se solde par «l'entrée en maladie» d'un autre ou par la déstabilisation de l’ensemble (ce qui reviendrait à déplacer le symptôme et non à aider la famille à évoluer positivement).

 

Différentes manières de pratiquer existent : travail autour du génogramme (arbre généalogique commenté et enrichi), travail verbal ou non verbal sur les interactions, interventions stratégiques...

 

J'ai été formée au milieu des années 90 par l'Institut d’Études Systémiques (IDES). Choix effectué en raison de la forte implication des formateurs dans le domaine des violences familiales qui correspondait alors à mon secteur d'activité principale. J'y ai rencontré des thérapeutes capables d'un grand respect pour des personnes aux comportements répréhensibles et capables de les mobilier afin de tenter d'interrompre la transmission entre les générations de la violence sous toutes ses formes (violence conjugale physique ou psychologique, maltraitance sur les enfants, inceste, comportements d'autodestruction...).

 

L'IDES propose, dans la lignée de l'école de Milan et en particulier des travaux de Stefano CIRILLO, des interventions s'adaptant aux familles reçues et à leurs problèmes : on ne peut pas toujours et il n'est pas toujours souhaitable de recevoir toute la famille en même temps. Il est parfois indispensable de travailler «sous contrainte», à la demande de la justice.

 

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