L’hypnose éricksonienne (1)

 

L'hypnose s'appuie sur le phénomène de double focalisation de l'attention (appelée aussi dissociation). Pendant que notre corps vit certaines sensations, notre imagination est stimulée, pourrait-on dire rapidement. Ou bien encore, pendant qu'une partie de notre corps est focalisée sur certaines sensations, une autre partie l'est sur d'autres (on utilise cette technique pour la douleur, par exemple). Il faut expérimenter l'hypnose thérapeutique pour vraiment ressentir ce qui s'y passe. On s'y sent parfois étonnamment libre. L'hypnose permet de pouvoir se vivre autrement, dans nos composantes émotionnelle, cognitive et comportementale, en s’observant avec un certain recul. L'état hypnotique, appelé aussi transe hypnotique, fait apparaître des possibilités nouvelles de regard sur soi-même, les autres et le monde, et d'action – ce d'autant que l'hypnose met en jeu les mêmes aires cérébrales que celles qui sont recrutées lorsqu'on vit une expérience réelle.

 

Nous avons tous l'habitude d'expérimenter l'état hypnotique au quotidien: par exemple, dans l'état de rêverie, ou lorsque nous sommes au volant en «pilote automatique» - nos réflexes se chargent de nous diriger pendant que «notre tête» écoute la radio ou est occupée à autre chose. Nous conduisons mieux lorsque nous faisons confiance à nos automatismes: rappelons-nous notre premier cours de conduite, lorsqu’il fallait faire attention à tout, nous n’étions pas très efficaces! L'hypnose ne provoque pas un état de sommeil, nous sommes au contraire étonnamment réceptifs à ce qui se passe en nous, avec une disponibilité nouvelle et une attention particulière à notre inconscient. Nous mettons par exemple notre froid intérieur au frigo... et nous activons notre circulation sanguine ! Nous savons tous que pour retrouver un mot il est plus efficace de ne pas y penser: cela marche mieux si on « débranche » un peu la conscience.

L’hypnose permet de lâcher prise par rapport au contrôle ordinaire sur l’environnement. La mise en suspens du fonctionnement habituel en dirigeant l'attention vers soi-même, en absorbant la conscience par des stimuli monotones ou « confusionnants », permet ainsi d'expérimenter un moment créatif.

 

L'hypnose éricksonienne est plus permissive qu'elle n'est directive. Il ne s'agit pas du «dormez je le veux» de l'hypnotiseur de spectacle. L'hypnothérapeute n'a pas le pouvoir de vous manipuler et de vous faire faire des choses que vous ne souhaitez pas, d’ailleurs ce n’est pas dans son éthique. Vous n’êtes pas sous sa dépendance, vous acceptez ses suggestions si elles vous conviennent. L’objectif est justement d’augmenter votre liberté d’action et de pensée, en vous libérant de ce qui vous emprisonne.

L'attitude de l'hypnothérapeute est résolument active. Il n'hésite pas à proposer des tâches à réaliser hors des séances afin que la thérapie se prolonge dans la vie de tous les jours. Plus qu'ailleurs le thérapeute est son propre instrument, il ose être lui-même, y compris en exploitant ses faiblesses. D’où l’aspect très vivant des séances.

 

La thérapie s'effectue d'autant plus facilement que le thérapeute s'adresse à vous au plus près de l'intérieur de votre monde. Il tient compte de vos modalités sensorielles préférentielles, de vos valeurs, de vos croyances, de vos ressources. Son attitude empathique se traduit par le fait d’être particulièrement attentif à votre manière d'être, de vous exprimer, et à vos réactions corporelles. En ce sens l'hypnose éricksonienne respecte l'intégralité et l'écologie du sujet car elle est compatible avec ses propres valeurs.

 

Le thérapeute reprend dans ses propositions, faites pour aller dans le sens de vos objectifs de changement, ce qu'il a observé et senti de vous, et ce qu'il connaît des mécanismes d'apprentissage et des processus de changement. Il vous raconte des histoires, des contes, des paraboles. L'humour est souvent présent.

Les métaphores sont construites de manière à ce qu'elles prennent place dans votre système de représentation du monde et de vos valeurs, tout en l'ouvrant à des virtualités pas encore explorées par vous, afin de créer de nouveaux sens capables de soulager votre tension interne.

 

La majorité du travail s'effectue souvent dans le cadre d'une conversation, avec une attention portée à ces phénomènes de communication: c'est ce qu'on appelle l'hypnose conversationnelle. Ce mode de communication est d’ailleurs celui qu’on trouve dans les interactions de qualité entre les adultes et les jeunes enfants, par des attitudes mimétiques inconscientes (adopter la même position par exemple), dans des jeux d’imitation...

 

Suite..

L'hypnose éricksonienne

 

L'hypnose peut être utilisée avec tous et pour tous types de problèmes, en particulier lorsque le corps est en souffrance (affections psychosomatiques, douleurs, angoisse, peurs...).

 

L'état hypnotique est naturel. C’est un état d’éveil paradoxal, d'hyper éveil à soi-même: il amplifie la plasticité mentale et il permet de manière créative d'explorer de nouvelles manières d'être au monde.

 

L'hypnothérapeute vous guide dans ce processus, dans ce voyage intérieur, avec des propositions, des suggestions que votre inconscient est libre d'accepter ou pas. Dans un espace thérapeutique créatif, il s'adresse à vous sur un mode imagé, en utilisant des métaphores thérapeutiques. Ce mode de communication, au plus près de votre façon d'être, de vous exprimer, est destiné à stimuler votre imaginaire et à mobiliser en vous des savoir-faire déjà actifs dans d'autres secteurs ou à d'autres périodes de votre vie.

L'enfant est très réceptif : il sait « être dans la lune », il utilise constamment l'auto-hypnose dans ses jeux et son imagerie mentale et il adore les contes. Les adultes  en général apprécient aussi ...

 

L'hypnose est un excellent inducteur de changement en ouvrant la porte à un travail de restructuration, car elle s'adresse autant au corps, à la tête, à notre inconscient qu'à nos manières de communiquer avec autrui. L'efficacité de l'hypnose est liée au fait qu'elle permet d'éprouver les situations suggérées comme si vous les viviez plutôt que se les représenter.

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