L’hypnose éricksonienne (2)
La thérapie hypnotique est un peu comme une danse à deux, mais c'est vous qui trouvez vous-même la réponse à vos problèmes, dans la gamme de vos capacités personnelles. C’est aussi apprendre « le dérapage contrôlé », au sens où pour apprendre à nager dans la vie, c’est comme dans l’eau: on doit lâcher ses repères habituels pour pouvoir en trouver d’autres. On trouve souvent des solutions originales là où la raison piétine et où le discours s’enlise : thérapeute et patient se contentent souvent de constater les remaniements psychiques et comportementaux sans en comprendre le cheminement.
Attention à une idée reçue : l'hypnose ne permet pas de retrouver des souvenirs exacts. Un travail en «régression en âge» amène des impressions qui, si elles se rapportent à des vécus, ne sont pas copie conforme de la réalité passée. Ce sont des représentations actuelles qui y sont liées : les vécus sont actualisés et remaniés par toute notre expérience de vie. Retrouver le passé et le revivre ne servent pas à grand chose en soi, l’important est d’aller vers un mieux-être. Peu importe d'ailleurs la véracité ou non de ces « souvenirs », c'est le vécu qui se remanie en séance qui est intéressant ! Il peut être utile de reconsidérer un événement du passé, de l'enfance. En créant une dissociation, le sujet n’est pas dans l’événement, mais l’observe. Dans cette position, il crée une distance : l’adulte d’ici et maintenant, en appréhendant la réalité comme son âge le lui permet, peut voir le passé sous un nouvel éclairage, comprendre différemment de ce que l’enfant a ressenti. La régression est un outil de restructuration du présent et de l’avenir. La thérapie et le changement se déclinent au présent avec une orientation vers l'avenir, pas vers le passé…
Les indications chez l’adulte sont très larges, autant « psys » que « comportementales » voire « physiques ». Ce n’est d’ailleurs pas une très bonne manière de présenter les choses puisque le corps est toujours présent en tant que base de nos apprentissages, et ce dès la naissance.
L'expérience de l'hypnothérapie vous amènera à pouvoir la réutiliser seul: c’est ce qu'on appelle l'auto-hypnose.
Le jeu, le dessin s'intègrent tout naturellement dans ce type d'approche avec les enfants (comme d'ailleurs avec certains adultes). Tout comme pour l'adulte, on l'aide par l'imagination à modifier son vécu par rapport à ses difficultés. L'enfant devient «détective» de lui-même et active très vite ses ressources. Les indications sont variées : soigner toutes sortes de bobos comme le mal de ventre, des douleurs diverses et variées (l'enfant encore plus que l'adulte s'exprime beaucoup par le corps), les bleus de l'âme, le pipi au lit, l'angoisse, les peurs, les phobies. Elle l'aide également à développer son autonomie, à lui donner confiance vis à vis de sa capacité à apprendre. Les adolescents sont aussi réceptifs à cette approche qui leur permet par exemple d'apprivoiser un corps qui se transforme.
L'hypnose est également utilisée dans le champ médical ou dentaire pour provoquer une anesthésie ou une analgésie (réduction de la douleur) pour les douleurs aiguës ou chroniques. Nous avons tous fait l'expérience de nous débarrasser d'un mal de tête au cours d'un film captivant sans prendre de traitement, ou de ne pas sentir nos lunettes sur le nez (anesthésie). L'hypnose utilise ce type d'apprentissage et de phénomène pour agir sur la diminution voire la suppression du phénomène douloureux : la douleur devient une sensation de gêne supportable. Elle permet de dissocier et de traiter distinctement les 2 composantes de la douleur, sensorielle et affective. Dans la douleur chronique en particulier, elle aide la personne à se dégager de l'impasse produite par la souffrance, l'habitude et la peur, l'attente anxieuse de la survenue de la douleur (qui peut créer à elle seule les conditions de sa survenue).
Le plus souvent la thérapie est courte, et sans «rechute» ni «substitution de symptôme». Le Centre de Thérapie Familiale de Milwaukee a ainsi étudié 5000 cas sur 10 ans, où le problème a pu être réglé à la première séance dans 60 % des cas, et sans aucune substitution de symptôme ou rechute dans aucun des cas. Ceci découle du fait qu'on s'adresse plus au malade qu'à la maladie. Le symptôme est considéré comme une solution devenue problématique, il ne s'agit pas de le faire disparaître mais de restaurer la fluidité et de dénouer les nœuds dysfonctionnels, en activant les capacités adaptatives et créatives permettant à des solutions plus satisfaisantes d'apparaître.
Ψ Ma formation Initiée en 2000 par Jane TURNER puis en 2005, dans le cadre de la formation aux thérapies brèves (voir ci- dessous), j'ai continué ma formation auprès de Nicole PRIEUR entre 2006 et 2009, puis à partir de 2009 auprès d’Éric BARDOT, d'Olivier PERROT et d’Alain VALLEE. |
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